28-03-2017
En quelques années vous êtes devenu l'un des leaders du capital investissement . A quoi attribuez vous cette réussite ?
Thomas Perrin , Directeur de Starquest Capital : "Nous sommes devenus le deuxième investisseur en capital risque français en nombre d’opérations . Nous en réalisons une trentaine par an, avec un ticket moyen autour de 1 million d’euros. Nous sommes multi-sectorisés mais avons une affinité particulière pour le web, la cybersécurité et le green qui représentent aujourd’hui près de la moitié de notre portefeuille.
Nous sommes convaincus que la prise en compte de la psychologie entrepreneuriale est le principal levier du succès des startups que nous accompagnons. Des éléments comme la convergence entre la trajectoire de vie et le projet, la capacité à bousculer les normes, casser les lignes ou la sincérité sont des facteurs clés que nous tentons d’apprécier chez les entrepreneurs que nous accompagnons.
Nous sommes un des seuls investisseurs à faire appel dans notre process de sélection à des spécialistes de la psychologie entrepreneuriale.
Nous analysons pour chaque entrepreneur que nous approchons sa résilience aux échecs qu'il va devoir affronter et son agilité lorsqu’il faudra inventer une nouvelle direction pour le business, son aptitude à collaborer avec ses actionnaires.
Nous analysons aussi sa capacité de leadership avec l'un de nos experts (ancien officier de l’Armée de terre) car il faut du charisme pour emporter l'adhésion d'un projet entrepreneurial ."
Quel secteur retient votre intérêt actuellement ?
Thomas Perrin : "Nous croyons beaucoup aux startups permettant des réductions ou des économies d’énergie, principalement parce que nous pensons que les enjeux écologiques et économiques sont un des principaux enjeux pour les années et décennies à venir.
Un autre bon exemple est celui de la cyber criminalité, la hausse des attaques malveillantes nous conforte dans l’idée que la protection des données, et la lutte contre leur utilisation frauduleuse va devenir un sujet majeur à court/moyen terme pour les sociétés."
Que pensez vous du marché des fonds du capital risque en France ?
Thomas Perrin
:"Les performances enregistrées sont très disparates en fonction des années de lancement des fonds notamment.
Les clients particuliers sont pour beaucoup gagnants uniquement grâce à la réduction d'impôt (ISF ou IR ) mais ce n'est même pas toujours le cas. Ces produits sont vendus comme des produits de défiscalisation . Il existe peu de capital entrepreneurs et investisseurs qui ont pour unique objectif la réussite de leurs entrepreneurs.
Un excellent projet a le besoin de notre plus forte implication pour devenir une success story et nous faisons tout pour qu'un projet en difficultés ne se finissent par une faillite de même en changeant sa stratégie , son business model.... C'est la méthode des 80/20.
Est il facile avec la morosité ambiante de lancer sa start up en France ?
Thomas Perrin : "« La France est une Californie qui s’ignore. Elle possède tous les atouts pour briller » aime répéter Nicolas Dufourcq. Pdg de BPI FRANCE
Nous pensons en effet comme Monsieur Dufourq que tout entrepreneur qui a un bon profil et un bon projet innovateur trouvera facilement de l'argent pour le financer.
L’écosystème français est aussi dynamique qu’ailleurs malgré l’étroitesse du marché national et la difficulté de certains entrepreneurs à penser de façon globale .
C'est d'ailleurs l'un de nos critères de sélection.
Les investisseurs et les entrepreneurs étrangers se sont tournés vers Paris, à tel point que certaines start-up américaines veulent mettre leur R&D en France ou même des entrepreneurs étrangers veulent se localiser en France pour bénéficier des financements faciles offerts.
La France a de nombreux atouts comme la qualité des ingénieurs mais aussi parce que les coûts sont très inférieurs à ce qu’ils sont aux États-Unis par exemple.
L'Hexagone offre aussi des dispositifs d'aide comme le crédit d'impôt recherche et trouve des financiers pour les accompagner au démarrage. En revanche, il n'y a pas encore assez d'investisseurs pour prendre le relais lorsqu'il faut engager des capitaux importants. C'est la raison pour laquelle nous sommes très sollicités. Nous recevons 1200 dossiers par an, nous n'en retenons qu'une trentaine.
La France devient un pays merveilleux pour l'entrepreneuriat car palliant au manque d'innovation capitalistique l’État français via, notamment, BPI France finance le risque. Et pour ceux veulent tenter leur chance à l’étranger ? La COFACE est là les aider.
De nombreuses initiatives ont été lancées récemment pour faire réussir "la France qui entreprend" :
BPI France, French Tech , Paris Région Entreprises, Business France, Prime, French, etc.
BPI France aura mobilisé d'ici 2019 200 milliards d'euros pour financer et accompagner les pépites françaises dans leur développement. En 2014 par exemple, 86.000 entreprises ont été "coachées" et 21,7 milliards d'euros ont été mobilisés en financement, investissement en capital et crédits bancaires garantis.
Les mentalités des start-upper français sont en train de considérablement changer au cours des dernières années il ne manque rien à la France pour devenir une terre de licorne"
Plus d'infos :
Starquest
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