23-11-2013
Le Sénat a adopté le 20 novembre, à l’unanimité, une proposition de loi qui renforce les moyens de lutte contre la contrefaçon.
Grâce à cet amendement, les huissiers de justice pourront désormais saisir, sur autorisation du juge, tous les documents qui se rapportent aux produits ou œuvres prétendument contrefaisantes, même si le produit en lui-même n’est pas dans les locaux où a lieu la saisie.
Les contrefacteurs n’ont qu’à bien se tenir après ce vote du Sénat. Les sacs de marques, les dessins des grands créateurs ou
encore les droits d’auteur composent les propriétés intellectuelles à
protéger aux niveaux national et international.
La nouvelle loi renforce le dispositif existant en droit français
pour la lutte contre le fléau de la contrefaçon et ses nombreux effets
négatifs tant sur le plan de l’économie des entreprises, des recettes
pour l’Etat et de la sécurité des consommateurs.
Richard Yung, sénateur PS des Français de l'étranger,président du Comité national anti-contrefaçon (CNAC) est à l'initiative de cette proposition de loi destinée à renforcer la lutte contre
la contrefaçon .
Les sept chapitres reprennent les recommandations d'un rapport
d'information de février 2011 coécrit par Richard Yung avec son ancien
collègue UMP Laurent Béteille. Le chapitre 1er clarifie le fait que la
compétence du tribunal de grande instance (TGI) de Paris couvre non
seulement le contentieux des brevets stricto sensu, mais également celui
des inventions de salariés. Il propose aussi de spécialiser le seul TGI
de Paris en matière d'indications géographiques. Le chapitre II
renforce les dédommagements civils des victimes de contrefaçon.
Parmi
les moyens supplémentaires accordés aux douanes figure l'extension de «
l'infiltration ». Cette procédure, qui requiert l'autorisation
préalable du procureur, consiste, pour un douanier doté d'une fausse
identité, à s'installer dans le rôle de trafiquant pour obtenir des
renseignements. Elle n'est aujourd'hui applicable que pour les
contrefaçons de marque, de dessins et modèles, de droit d'auteur et de
droits voisins et de brevet.
De même, la compétence des douanes
en matière de « coups d'achat » sera étendue à l'ensemble des
marchandises contrefaites. Il s'agit là pour un douanier d'acquérir des
produits soupçonnés d'être des contrefaçons afin de vérifier s'ils en
sont bien. Les douanes devraient avoir également un meilleur accès aux
locaux des opérateurs postaux et des entreprises de fret express et à
leurs bases de données.
Cette proposition
de loi modifie le code de la propriété intellectuelle,
Code des douanes, le code de la sécurité intérieure, le code des postes
et des communications électroniques, afin de renforcer l’arsenal
juridique français de lutte contre la contrefaçon et ses nouvelles
formes.
Elle prévoit le renforcement des dédommagements civils accordés aux
victimes de contrefaçon, notamment par l'allocation au titulaire de
droits d'une somme spécifique prenant en considération l'ensemble des
profits réalisés par le contrefacteur, c'est-à-dire ses bénéfices et ses
économies d'investissements.
Chaque année, le coût de la contrefaçon s'élève à plus de 6 milliards d'euros pour les finances publiques.
"Depuis 2000, le volume des marchandises saisies en France par la douane
a été multiplié par six", selon Nicole Bonnefoy (sénateur PS). "Par
répercussion, ce sont des dizaines de milliers d'emplois qui sont
perdus, près de 40.000 en France selon les estimations, mais aussi les
recettes fiscales de l'État qui sont sévèrement amputées".
Pour Jean-Jacques Hyest sénateur UMP de Seine-et-Marne ce texte
constitue « un bon exemple de la capacité du gouvernement » qui peut
appuyer une proposition de loi « loin d’être anecdotique ».
Yves
Détraigne sénateur UDI-UC de la Marne fait le constat d’un « net
progrès » depuis la loi de 2007, qui a préservée « l’excellence » d’un
domaine marqué « par le phénomène du domaine shopping ».
En France, en 2012, la douane a saisi 4,6 millions d'articles
contrefaits pour une valeur de 287 millions d'euros face à cette
explosion, le gouvernement a engagé une procédure accélérée sur ce texte
le 24 avril 2013, il ne fera donc l’objet que d’une seule lecture par
chambre.
Les huissiers de justice, acteurs majeurs de la procédure de saisie contrefaçon, se félicitent de l’adoption du texte, dans l’attente de son examen par l’Assemblée nationale.
Grâce un amendement proposé par la Chambre nationale des huissiers de justice et soutenu par le rapport Monsieur Michel Delebarre, la nouvelle loi améliore l’efficacité de la recherche des preuves de la contrefaçon par l’huissier de justice.
Grâce à cet amendement, les huissiers de justice pourront désormais saisir, sur autorisation du juge, tous les documents qui se rapportent aux produits ou oeuvres prétendument contrefaisantes, même si les produits en lui‐même n’est pas dans les locaux où à lieu la saisie.
Par leur intervention et les procès verbaux qu’ils dressent, sur ordres du tribunal, les huissiers contribuent efficacement à préserver les droits des détenteurs des droits contrefaits.
Par là même, ils sont des acteurs de premier plan de la défense du made in France
Plus d'infos:
Lutte contre la contrefaçon Ministère de l'Economie
Sénat
Contre-façon : comment vous défendre ?
DGIS : comment réagir en cas de contrefaçon
CNH
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