04-07-2013
Cécile Duflot, la ministre de l'égalité des territoires et du
logement a présenté en Conseil des ministres fin juin 2013, un projet de
loi pour l'accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR). Il complète
le premier texte de loi publié en début d'année, afin cette fois-ci de
résorber la crise du logement, enrayer la hausse des prix et la pénurie
de logements.
Trois objectifs visés : la
régulation du marché, la protection des locataires et la confiance
envers les acteurs de la construction.
Le texte prévoit un encadrement des professions immobilières
,instaure des mesures comme le plafonnement des loyers ou, sur le front
de la
copropriété, l'instauration du compte séparé sans possibilité de
dérogation.
Le projet de loi modifie
l'équilibre de la loi du 6 juillet 1989 sur les rapports locatifs en
introduisant un mécanisme d'encadrement des loyers, principalement dans
les agglomérations où existe un fort déséquilibre entre l'offre et la
demande de logements et où les loyers ont connu la progression la plus
forte au cours des dernières années. Les loyers excessifs ne seront plus
possible.
Il introduit également un système de régulation des
professions de l'immobilier, qu'il s'agisse des agents immobiliers, dont
les frais seront plus transparents et plus ciblés sur les prestations
fournies, ou des syndics, dont l'activité sera mieux encadrée au
bénéfice des copropriétaires.
Parallèlement aux ordonnances qui
seront adoptées dans les mois qui viennent pour relancer la construction
sur le fondement du plan d'investissement pour le logement, le projet
de loi permet aux élus de stopper "l'artificialisation des sols" et la
consommation excessive d'espaces naturels et agricoles. Ils pourront
élaborer des plans locaux d'urbanisme sur le périmètre des
intercommunalités afin de construire les logements là où ils sont le
plus utiles.
La Fnaim ,la Chambre des Propriétaires, la FPI
soulignent que le projet de loi ne va pas relancer la construction.
Hostile au projet, les professionnels de l’immobilier tenteront de faire amender le texte en leur faveur au mois de Septembre prochain. Visant plus particulièrement l'encadrement des loyers, les promoteurs
estiment ainsi qu'il s'agit là d'un signal négatif envoyé aux
investisseurs . Face à la complexité du dispositif, ces derniers
pourraient en effet tirer purement et simplement un trait sur leurs
projets, renforçant encore un peu plus le manque de logements proposés
au sein des zones les plus tendues.Considérant l'absence de
mesures concrètes pour remédier au manque de terrains à bâtir, ils pointent également du doigt les mesures qui autorisent le
déclassement des zones à urbaniser en zones naturelles ou qui
encouragent le droit de préemption. Communiqué de Presse FNAIM : la FNAIM Paris IDF dénonce le projet de Loi sur l'accès au Logement et un urbanisme rénové
La création d’une instance chargée de contrôler les activités des
professionnels de l’immobilier, qui fait l’unanimité, ou au compte
séparé était préconisé, déjà, par le projet de loi Chancellerie en
2010, projet avorté de réforme de la loi de juillet 1965 sur les
syndics de copropriété et le rapport de Dominique Braye sur les
copropriétés « Prévenir et guérir les difficultés des copropriétés »,
remis en janvier 2012 au ministre du Logement de l’époque, Benoist
Apparu, par Dominique Braye, ancien sénateur UMP et président de
l’Agence nationale de l’habitat.
Ce projet de loi ne répond ni à la pénurie de logements ni à la flambée des prix dans l’immobilier selon Benoist Apparu
Une des grandes lignes de ce projet de loi est le blocage des loyers, une erreur majeure selon Benoist Apparu, teintée de schizophrénie :« Cette mesure est contre-productive, pis, elle aura des effets néfastes, notamment la chute de la construction. On ne peut pas d’un côté soutenir haut et fort qu’il manque des logements en France et de l’autre mettre en place une politique qui fait fuir les investisseurs ! C’est une hérésie économique.», estime l’ancien Ministre du Logement .Communiqué de Benoist Apparu
Les principales mesures
Honoraires d’agences plafonnés
Le gouvernement veut limiter
les frais d’agences facturés aux locataires. Jusqu’à présent, les
honoraires d’agences étaient libres, répartis à part égale entre le
propriétaire-bailleur et le locataire. Les agences ponctionnaient
généralement deux mois de loyer (soit un mois pour chacune des parties).
Désormais les professionnels ne pourront plus faire payer aux
locataires que la moitié de la réalisation de l’état des lieux et de la
rédaction du bail, les autres services étant à la charge du bailleur.
Marchands de listes réglementés
Ces
dernières années, bon nombre de marchands de listes ont abusé de
candidats à la location, notamment étudiants, en leur proposant,
moyennant 400 à 500 euros, des adresses de logements déjà loués, voire
inexistantes... Pour mettre fin à ces mauvaises pratiques, ces agents
devront désormais proposer des biens faisant l’objet d’un mandat
d’exclusivité.
Pièces justificatives limitées à l’entrée dans le logement
Le
texte de loi veut instaurer une liste limitative des documents que les
bailleurs sont en droit de demander aux candidats à la location. Cette
liste sera fixée par décret, mais devrait notamment comprendre notamment
un justificatif de revenu . Avec cette mesure, le gouvernement veut
limiter les abus des propriétaires tentés d’exiger de plus en plus de
documents pour sélectionner leurs locataires.
Contrat de bail plus détaillé
Désormais,
les propriétaires-bailleurs seront contraints d’apporter davantage de
précisions dans le contrat bail. Ils devront notamment détailler les
éventuels équipements mis à disposition et surtout informer le
locataires de la surface exacte du logement, obligation qui incombait
jusqu’à présent simplement aux vendeurs.Si après vérification, le
locataire constate que la surface louée est inférieure à celle déclarée,
ce dernier pourra exiger une diminution du loyer équivalente à la
différence constatée.
Non restitution du dépôt de garantie davantage contrôlée
En
fin de bail, les propriétaires auront toujours deux mois pour restituer
le dépôt de garantie au locataire. Mais en cas de dépassement de ce
délai ou de refus de restitution non motivé, le locataire pourra exiger
chaque mois une pénalité équivalente à 10% du montant du dépôt de
garantie.
Préavis raccourci dans les grandes villes
Dans
les zones tendues, c’est à dire les centres des grandes villes, les
locataires pourront se contenter d’un préavis de deux mois pour quitter
leur logement (contre trois mois ailleurs). La liste précise des zones
géographiques concernées n’est pas encore connue et devrait être
précisée par décret.
Encadrement des loyers
Concernant
l'encadrement des loyers, l’existence d’un loyer médian de référenrce
le texte de loi est assez vague sur cette question.Si un loyer est
inférieur ou supérieur à ce loyer médian minoré, il sera considéré comme
sous-évalué ou sur-évaluéet devra être revu à la hausse ou à la
baisse, selon une procédure vraisemblablement proche de celle prévue par
l’article 17C de la loi du 6 juillet 1989 sur les rapports locatifs. Il
sera désormais plus simple pour un propriétaire bailleur de faire
valoir la sous-évaluation. Il est prévu d'autre part l’instauration d’un
« complément de loyer exceptionnel » , notion à préciser, sur des biens
à louer « présentant des caractéristiques, notamment de localisation ou
de confort, le justifiant ». Le Parlement devra précisera ces
caractéristiques mais l’existence de ce complément de loyer, qui ne
sera pas plafonné pourrait rendre l’objectif de baisse des loyers un peu
plus difficile à atteindre.
Garantie universelle des loyers
Ensuite, la réforme assure une protection renforcée aux locataires, tout en sécurisant les bailleurs face aux risques d'impayés.
D'ici
janvier 2016, il va être créé une garantie universelle des loyers dans
le secteur privé (meublés y compris) qui permettra de prévenir les
expulsions en permettant d'agir plus efficacement en cas d'impayés.
Le
dispositif devrait fonctionner selon le principe suivant : le bailleur
confronté à une situation d'impayé se verra rapidement indemnisé du
montant du loyer par la garantie. Celle-ci examinera du même coup la
situation du locataire. Si ce dernier subit des difficultés ponctuelles
liées à une rupture sociale, économique, familiale, un accompagnement
sera rapidement mis en place. Et si l'impayé de loyers est lié au
comportement abusif de la part d'un locataire indélicat, la garantie
universelle des loyers se retournera contre lui et lancera rapidement
des procédures de recouvrement forcé.
Lutte contre les marchands de sommeil
Le
projet de loi contient aussi une série de mesures pour prévenir la
dégradation des copropriétés .Il introduit de nouveaux leviers d'action
pour lutter contre l'habitat indigne en pénalisant les marchands de
sommeil.En effet, le projet loi prévoit, pour permettre un traitement
plus rapide des logements déclarés indignes ou insalubres, la création
d'une astreinte journalière à l'encontre des propriétaires bailleurs
indélicats, lorsque les travaux prescrits sur des logements insalubres
ou indignes n'ont pas été exécutés dans les délais fixés par arrêté.
Cette astreinte serait d'un montant de 200 euros par jour de retard.
Les
parcours de l'hébergement vers le logement seront facilités avec un
système d'attribution de logements sociaux plus transparent et plus
efficace (ce qui évitera les passe-droits).
500000 logements par an
Enfin,
le dernier volet de la réforme est consacré à l'objectif de construire
au terme du quinquennat 500.000 logements par an, dont 150.000 logements
sociaux, avec davantage de liberté d'action pour Action logement, et la
mise en place d'un cadre pour l'habitat participatif qui constituera
une alternative viable entre le logement individuel et l'habitat
collectif.
Parallèlement aux ordonnances qui seront adoptées dans les mois qui viennent pour relancer la construction sur le fondement du plan d'investissement pour le logement, le projet de loi permet aux élus de stopper "l'artificialisation des sols" et la consommation excessive d'espaces naturels et agricoles. Ils pourront élaborer des plans locaux d'urbanisme sur le périmètre des intercommunalités afin de construire les logements là où ils sont le plus utiles.
Projet de loi Alur :Mal-logés et locataires ont des miettes DAL
Ministère de l'Egalité des Territoires et du Logement
Projet de Loi pour l'accès au Logement et un urbanisme rénové Juin 2012 Ministère de l'Egalité des Territoires et du Logement
Projet de Loi pour l'accès au logement et un urbanisme rénové Ministère de l'Egalité des Territoires et du Logement
Communiqué de Benoist Apparu
Communiqué de Presse FNAIM : la FNAIM Paris IDF dénonce le projet de Loi sur l'accès au Logement et un urbanisme rénové
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