19-03-2013
" A l’heure où les représentants nationaux de notre profession viennent de me confier pour la seconde fois la présidence de notre Institution, c’est d’abord un
sentiment de responsabilité qui m’étreint. Responsabilité dans une crise exceptionnelle qui touche notre pays, notre économie, nos entreprises, notamment les plus petites d’entre elles. Responsabilité d’assumer dans un tel contexte une fonction de devoir, celui de se placer encore et toujours au service de notre profession, au service de nos clients, au service de l’économie de notre pays, au service de l’intérêt général.
Nous, les professionnels de l’Expertise-comptable, sommes les interlocuteurs privilégiés des chefs d’entreprises, tout particulièrement des TPE et des PME
dans l’ensemble des secteurs d’activité : agricole, industriel et de services ; artisanal et libéral ; marchand et non marchand.
Professionnels de terrain, nous ne sommes légitimes que parce que nous sommes utiles à nos clients.
Ne dit-on pas de nous que nous sommes les médecins généralistes de l’entreprise (je préfère d’ailleurs le terme de « médecin de famille ») ? Si tel est le cas, je puis vous l’affirmer, notre patient est souffrant. Mais notre profession est prête ! Prête à assumer sa mission d’aide au rétablissement de la santé de
ses clients et de l’économie.
Cette utilité pour nos clients nous la démontrons chaque jour. Nous leur permettons de comprendre et de maitriser la complexité réglementaire et administrative qui s’impose à eux. Notre fonction d’intérêt général vient du terrain et nous en sommes fiers. Elle consiste à faire remonter aux pouvoirs publics les difficultés que rencontrent nos clients et à vous aider à apporter des réponses aux problèmes qui leur sont posés. Nous nous faisons particulièrement forts d’aider les entreprises à bénéficier des dispositifs publics conçus pour favoriser leur développement. A titre d’exemple, comme je m’y suis engagé, le conseil supérieur mettra à disposition de l’ensemble des professionnels de l’expertise-comptable une hotline gratuite pour leur permettre de décrypter tout nouveau texte qui le nécessitera et d’accompagner ainsi leurs clients dans le cadre de leurs missions. Ce dispositif sera inauguré autour du CICE, pour lequel nous nous sommes déjà beaucoup mobilisés. Le gouvernement nous a sollicité, comme vous le savez Monsieur le Directeur de cabinet, pour accompagner les entreprises dans le cadre du préfinancement du CICE. Nous répondrons présents comme nous l’avons toujours fait.
Notre profession est une profession citoyenne, qui s’inscrit dans un rôle de confiance et de dialogue entre les entreprises et les pouvoirs publics. La création, au sein du conseil supérieur, d’un laboratoire de réflexion et de propositions en matière d’impact sur les dispositifs publics en sera une prochaine concrétisation.
Et compte-tenu de la franchise de nos relations et du respect mutuel que nous nous portons, Monsieur le Directeur de cabinet, dans le cadre des travaux de
ce laboratoire nous vous tiendrons un discours de vérité, si nous jugeons qu’un nouveau texte venait accroître la charge administrative, sociale ou fiscale qui
pèse sur les PME, et a fortiori sur les TPE. A l’heure où le gouvernement fait du partage des efforts à consentir une de ses priorités, il est nécessaire de répartir
ceux-ci plus équitablement en allégeant les contraintes des entreprises. Il s’agit tout simplement pour bon nombre d’entre elles, et plus particulièrement les
plus petites, d’une question de survie !
Il est indispensable en effet que l’énergie et les ressources des chefsd’entreprises soient tournées vers le développement, la conquête de nouveau
marchés et l’innovation.
Nous sommes aux côtés de tous ceux qui entreprennent :
- pour consolider les ressources des TPE et PME afin d’assurer leur pérennité ;
- pour démultiplier la vitalité du tissu économique français en détectant les gisements de croissance et en favorisant le regroupement en ETI ;
-pour créer de la valeur ajoutée en donnant aux entreprises les moyens de financer leur développement.
Nous continuerons bien évidemment d’assumer notre rôle d’accompagnement de nos clients dans tous leurs projets. Et je vous garantis que c’est bien vers cet
objectif de création de valeur et de croissance, pour les entreprises comme pour nos cabinets, que toutes les énergies de l’institution que je préside seront tournées. C’est la raison pour laquelle, la famille syndicale à laquelle je suis fier d’appartenir, qui m’a porté à la tête de cette magnifique institution, et que j’embrasse affectueusement ce soir, a décidé de placer la nouvelle mandature sous le signe de l’attractivité, de la performance et de l’évolution de nos cabinets. Car c’est bien ce cercle vertueux qu’il nous faut enclencher : notre profession sera plus attractive en étant plus performante ; elle sera plus performante en évoluant en phase avec les besoins de ses clients ; elle évoluera dans l’intérêt de ses clients en attirant vers elle de nouveaux talents. Il en va de l’avenir de notre profession.
C’est pourquoi nous porterons nos efforts de communication en direction des jeunes, de leurs enseignants et de l’ensemble des structures d’information et
d’orientation. Faisons leur découvrir toute la passion de nos métiers, montrons leur toutes les perspectives d’emplois et d’avenir qu’ils offrent. Ce n’est
d’ailleurs pas un hasard si notre prochain congrès national à Dijon est consacré au capital humain et à la formation.
L’attractivité de notre profession passera également par une reconnaissance accrue de notre diplôme et de son rayonnement au-delà de nos frontières, véritable sésame du service aux entreprises et garantie d’un savoir-faire pluridisciplinaire. C’est ainsi que nous proposerons d’installer des centres d’examens dans l’ensemble des zones francophones afin de permettre aux étudiants de ces régions, de passer un diplôme de qualité alors que son obtention relève encore trop souvent pour eux d’un parcours du combattant administratif.
Notre diplôme est aussi le symbole de l’unité de notre profession appelée à se diversifier pour répondre aux besoins toujours plus vastes, toujours plus
spécifiques de nos clients. Il réunit, au delà même de notre diversité d’exercice et de statut, l’ensemble des professionnels de l’expertise comptable et du commissariat aux comptes, mais aussi les nombreux salariés en entreprises titulaires du diplôme. C’est la raison pour laquelle, je souhaite que puisse enfin
prendre corps la reconnaissance et le rassemblement au sein de l’Ordre de tous les titulaires du diplôme d’expertise comptable autour de notre devise
commune : Science, Conscience, Indépendance. Cette démarche de rassemblement s’inscrit dans la continuité de celle mise en oeuvre avec la
création de l’UNPCOGA (je salue au passage les présidents d’organismes de gestion agrées présents ce soir), qui a permis de sceller définitivement
l’appartenance des organismes de gestion agréés à notre grande famille comptable.
Notre objectif d’unité professionnelle, nous amènera également à proposer à la Compagnie nationale des Commissaires aux comptes de poursuivre le
rapprochement de nos deux instituions. .
Je rencontrerai dès jeudi son Président, Yves NICOLAS, que je félicite à nouveau pour sa récente élection. Il nous faut engager une démarche de mise en
cohérence de nos actions respectives auprès des membres de notre profession comme des pouvoirs publics, nationaux et européens. Je suis convaincu que
nous saurons dégager des synergies nouvelles en matière juridique, de communication, de déontologie, et de formation initiale et continue, tout en
poursuivant le travail déjà engagé en matière internationale et de droit comptable.
Ce n’est qu’unis que nous serons performants au service des professionnels et de leurs clients. Unis au sein de notre profession, unis avec notre entourage
proche, mais également unis avec nos partenaires professionnels réglementés ( je salue les présidents d’institutions ordinales et consulaire qui nous font
l’amitié d’être présents ce soir) ; nous trouverons avec eux les moyens de déployer enfin une véritable inter-professionnalité d’exercice, dans l’intérêt
évident de nos clients communs.
La nouvelle organisation que nous avons décidé de mettre en place au sein du Conseil supérieur de l’Ordre, reflète les priorités de notre projet.
Le secteur « Performance et évolution de la profession » sera en charge de la politique professionnelle en matière d’attractivité, de formation, de qualité, et de communication.
Le secteur « Innovation au service des cabinets » aura, quant à lui, pour premier défi de poursuivre l’esprit d’innovation technologique que nous sommes fiers d’avoir institutionnalisé avec la création du portail jedeclare.com ou de la signature électronique. Nous souhaitons d’ailleurs faire de Sign’Expert notre carte d’identité numérique professionnelle ; ainsi, cette identification permettra aux entreprises de ne plus se laisser abuser par ceux qui exercent illégalement notre profession. La lutte contre ce fléau restera une de nos priorités. Ce secteur aura également pour vocation de mutualiser auprès de tous les cabinets les pratiques managériales innovantes, indispensables à l’évolution entrepreneuriale de notre profession ;
Les deux secteurs « Missions des professionnels », regroupant les commissions techniques des différents métiers de notre profession et « Marchés professionnels », en charge de la définition et de la diffusion des offres de services auprès de nos clients, seront également au coeur de notre dispositif.
Les réformes engagées sous la mandature qui vient de s’achever seront, bien entendu, consolidées et sécurisées par la création d’une commission dédiée aux «Missions d’accompagnement et de conseil » et d’une commission consacrée au « Marché des particuliers ».
Et puisque nous évoquons les réformes engagées sous la précédente mandature, je ne voudrais pas terminer mon discours sans dire combien nous souhaitons continuer d’oeuvrer avec notre tutelle dans l’esprit constructif qui a toujours existé entre nous. Quelques textes, dont la modification de notre code de Déontologie concernant la règlementation du démarchage, sont encore à finaliser et sont attendus avec impatience par la profession.
J’avais promis de faire court, l’heure est donc venue pour moi de conclure ce discours en me tournant vers celle que j’ai précédée et que je ne remplace pas
(car elle est évidemment unique) mais à qui j’ai l’honneur de succéder. Chère Agnès, tu as su marquer ta présidence de ta personnalité singulière et forte.
Personne n’a ignoré qu’au Conseil supérieur une femme, la première femme présidente, était aux commandes. Je ne doute pas un seul instant que toute la
profession et bien au-delà se souviendra de ta présidence et de tes réalisations.Après la période électorale que nous venons de vivre, je souhaite placer cette
mandature sous le signe de la confraternité. Confraternité, d’abord, dans l’utilité concrète qu’apporte notre Institution aux professionnels.
Confraternité, ensuite, dans les relations qui unissent le Conseil supérieur à l’ensemble des Conseils régionaux de l’Ordre. Confraternité, enfin, dans le rassemblement de toutes les composantes de notre famille comptable plurielle et de toutes ses forces vives, autour de nos compétences, de notre diplôme et de notre éthique."
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