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"Trop peu de fonds prêts à investir massivement dans les PME " Michael Azencot Financière Cambon

28-04-2012

PATRIMOINORAMA Comment se porte en ce moment le marché des fusions-acquisitions ?

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Michael Azencot Fondateur Associé de la Financière Cambon :

"Le marché des fusions acquisitions est légèrement ralenti en ce début d’année 2012, surtout sur les opérations large caps.  L’incertitude est  liée au contexte macro-économique européen. Il y a toujours une perte de confiance des investisseurs vis-à-vis des marchés financiers, de l’industrie des secteurs financiers et des banques. Le volume total des transactions s’est restreint en 2011 et cette tendance se poursuit sur le premier trimestre. Comme en 2007, les grands groupes mondiaux ont beau disposer d'une trésorerie record, ils sont un peu plus hésitants à investir. Les acteurs majeurs du marché, banques internationales spécialisées comme Société Générale Investment Banking ou Crédit Suisse ont dû réaliser des coupes sombres dans leurs équipes M&A."

PATRIMOINORAMA Comment gérez-vous cette période difficile ?

Michael Azencot:

"Nous sommes en phase d’expansion ! A contre courant, nous recrutons certains profils ciblés qui souhaitent s’épanouir dans une structure entrepreneuriale à taille humaine.

Nous sommes une équipe soudée et dynamique d’un peu plus d’une dizaine de personnes et malgré cette conjoncture défavorable nous nous développons. Plusieurs raisons pour expliquer cette réussite asynchrone.

Nous avons créé Financière Cambon en 2003 sur un marché qui se remettait à peine de l’éclatement de la bulle internet. Nous n’avons pas connu l’euphorie du  marché des fusions acquisitions des années 2000, nous n’avons connu quasiment que des années de crise et finalement cela nous a servi à bien gérer notre croissance. Cela nous a poussé à être dès notre démarrage sélectif, rigoureux et surtout soucieux de notre rentabilité !  A la différence de la plupart des grandes banques d’affaires, nos équipes sont pleinement productives sur l’exécution d’opérations pour nos clients, ce qui n’est pas la pratique dans les grandes banques d’affaires qui passent une grande partie de leur temps sur des pitchs, ce qui a un coût.....

Ensuite, nous nous sommes spécialisés sur des secteurs de marché porteurs : le marché des PME où il existe  une réelle activité de fusions-acquisitions (Transactions < 200 millions euros ) et plus particulièrement celui des sociétés de croissance, innovantes à l’image des entreprises spécialisées sur les nouvelles technologies. L’équipe combine des expériences au sein de banque d’affaire et des expériences en entreprise, à l’image de mon parcours chez Devoteam et Dassault Systèmes, leader mondial des solutions de logiciel de PLM (3D), ce qui permet certainement d’être pertinent et affuté dans les conseils délivrés à nos clients.    

Nous sommes classés 11éme par M&A en 2011  sur le segment des opérations <150 ME avec 14 deals dont SushiShop ou Traveldoo par exemple. Sur le marché des IT , nous faisons partis des 5 cabinets de conseil leaders et les plus renommés."

PATRIMOINORAMA Quels sont les profils types de vos clients acquéreurs ?

Michael Azencot:

"Deux types d’acquéreurs ou de stratégie se distinguent :

-          Des investisseurs opportunistes qui recherchent une acquisition à bas coût pour effectuer une opération financière immédiatement relutive.

-          Des sociétés ou investisseurs qui recherchent une opération plus industrielle afin d’exécuter un plan de croissance relativement précis.

Il faut nuancer cette distinction toutefois car bien souvent un investisseur recherchant une opération de croissance externe ciblée sera tentée par une opération opportuniste au final."

PATRIMOINORAMA Quel est plutôt le profil du cédant ?

Michael Azencot:

"C’est le plus souvent une personne souhaitant sécuriser tout ou partie de son patrimoine, ou passer à un autre projet. Notre accompagnement et nos conseils lui permettent d’arbitrer entre une cession industrielle et une opération financière du type LBO. A ce titre, l’apport de capital d’un investisseur financier peut contre les idées reçues être salutaire pour l’entrepreneur qui pourra davantage se concentrer sur l’accélération de la croissance de la société et bénéficier d’un soutien financier. Cela n’a rien à voir avec l’investissement souvent décrié des grands fonds de LBO majoritaires !  Notre rôle de conseil et d’expertise est d' accompagner l’acquéreur pour l'aider à choisir  la meilleure opération possible selon son profil et ses objectifs."

PATRIMOINORAMA Avez-vous parmi votre clientèle des dirigeants de PME qui ont  fui la France ?

Michael Azencot:

"Certains clients des chefs d’entreprise se sont délocalisés ne serait-ce qu’en Belgique par exemple  pour éviter de payer par la suite une taxe importante sur les plus-values lors de la cession de leur entreprise. Cependant, il est tout à fait possible d’organiser ces opérations en amont afin de gérer le « coût » fiscal d’une opération en France ; cela ne doit pas être un frein à une opération."

PATRIMOINORAMA Que pensez vous du marché actuel de l’investissement en capital en France ?

Michael Azencot:

"Les investisseurs institutionnels français sont trop timorés en matière de capital risque. Les tickets de 20 millions d’euros sont rares alors que c’est très commun dans les pays anglo-saxons. Ces derniers sont d’ailleurs aujourd’hui très actifs sur le marché français. Il faut changer nos  mentalités sur ce sujet afin d’éviter tout impact économique négatif sur l’économie des PME. Il y a très peu de fonds prêts à investir massivement dans les PME, c’est la raison pour laquelle elles ont dû mal à grossir au dessus d’un certain seuil. ."

PATRIMOINORAMA Quel est votre rôle de conseil ?

Michael Azencot:

"Au-delà de notre expertise et de notre savoir-faire apprécié sur notre segment de marché, dans toute négociation, pour trouver un  accord commun sur le prix et les modalités  de la transaction, il y a toujours des tensions qui s’affirment. Notre rôle est donc déterminant pour éviter un affrontement frontal. Car, en effet, une fois l’opération conclue, il est important que le cédant et l’acquéreur soient en bon terme pour la réussite de la transition et donc le succès de cette opération."

PATRIMOINORAMA Quel type d’opération est à la mode en ce moment ?

Michael Azencot:

"Sur le midcap, 4 des 14 opérations réalisées en 2011 ont été des OBO. L’objectif premier d’un « owner buy out » est pour le cédant de sécuriser une partie de son patrimoine professionnel (des liquidités sur son compte en banque). Mais cette technique a un autre gros avantage : elle permet concomitamment de faire entrer au capital d’autres personnes. Il peut ainsi associer à l’entreprise des collaborateurs clés et, afin de les récompenser de leurs efforts et commencer à préparer sa succession. Sinon les levées de fonds sont toujours actives."

  




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