Accueil > Actualité > Actualité juridique > Assurance-vie :les demandes de rachat doivent absolument être signées par le souscripteur lui-même
Assurance-vie :les demandes de rachat doivent absolument être signées par le souscripteur lui-même
23-04-2012
Un époux a souscrit un contrat d’assurance-vie à son profit
et celui de son épouse. Quelques années après, alors que le couple est
en procédure de divorce, l’épouse obtient seule, de la part de
l’assureur, le versement à son profit du capital prévu par le contrat
d’assurance.
Le mari reproche à l’assureur d’avoir versé les fonds à sa femme, sans
ordre de sa part, alors qu’il avait seul qualité pour procéder à un
rachat du contrat. Il souligne notamment l’absence de contrôle de la
signature apposée sur le bordereau de rachat de l’assurance-vie. Il
assigne l’assureur en paiement du capital représentatif du contrat,
outre le versement de dommages-intérêts.
La cour d’appel de Poitiers lui donne tort par une décision du
5 février 2010, qui suit les arguments en défense opposés par
l’assureur, relevant que "l'assureur, en ne vérifiant pas la signature
de l'auteur de la demande de rachat, a commis une faute de nature à
engager sa responsabilité envers M. X. qui avait seul qualité pour
procéder à un rachat du contrat ; que cependant cette faute n'est pas la
cause directe de son préjudice ; qu'en effet, avisé dès le 21 novembre
2003 du rachat du contrat litigieux, celui-ci n'a effectué aucune
démarche pour se faire rembourser par son épouse le montant de ce
contrat ; que bien plus, dans le procès-verbal d'ouverture des
opérations de liquidation de la communauté, M. X. n'a pas mentionné le
capital retiré par son épouse".
Le mari poursuit la procédure et se pourvoit alors en cassation.
La Cour de cassation rappelle dans un arrêt du 13 janvier 2012 que la compagnie d’assurance, qui ne contrôle pas la signature d’une demande de rachat, commet une faute de nature à engager sa responsabilité envers son client, qui seul avait la qualité pour agir.
Pour la Haute Cour, "en statuant ainsi, alors qu'il résultait de ses propres constatations que la faute de l'assureur était en lien direct et certain avec la remise des fonds à l'épouse, la cour d'appel a violé les dispositions du texte susvisé".
Soyez le premier à commenter cet article